Aujourd’hui les Masques sont de sortie.
Ils paradent et dansent pour accompagner un chasseur Dozo vers sa vie après la mort.
Les récoltes ont été bonnes, les esprits Senoufo réserveront sûrement un bon accueil au chasseur…
Le Pays Senoufo:
Le peuple Senoufo, fort de ses 2 700 000 représentants, est l’un des groupes ethniques les plus importants de l’Afrique de l’ouest.
Les Senoufo occupent un territoire trans-frontalier situé au Burkina Faso, au Mali et en Côte d’Ivoire.
Le mot Senoufo signifie en langue Bambara «Le dialecte des cultivateurs», et désigne ainsi un peuple d’agriculteurs pacifistes. En effet, le Senoufo à la réputation d’être rude, impliqué dans son travail et fier de son métier, et l’une des devises qui le caractérise le plus est «Je ne me dispute avec personne, c’est avec la terre que je me bats». D’ailleurs, c’est en fuyant les persécutions d’autres groupes ethniques venus du nord du Mali et de l’est du Burkina Faso que les Senoufo ont migré, il y a plus de mille ans, vers leur territoire actuel. La qualité agricole de la terre de ce territoire leur a permis de s’y installer définitivement.
Localisé en vert, le Pays Senoufo
Culture du riz en territoire Senoufo
Village Senoufo
Les chasseurs Dozo:
Tous les Senoufo ne sont pas pour autant agriculteurs. Certains sont en effet membres de la société « Dozo ».
Les Dozo sont des chasseurs reconnus de l’Afrique de l’ouest dont la pratique suit un code d’honneur rigoureux.
Pour devenir Dozo, le jeune apprenti devra suivre une longue initiation auprès d’un Grand maître. Une conduite morale irréprochable est requise, le code Dozo se basant sur le respect des ancêtres, l’honneur et l’obéissance au maître.
Outre l’apprentissage de la chasse, le jeune chasseur Dozo est initié à des rituels religieux.
Le chasseur effectue des offrandes régulières aux fétiches et aux esprits de la brousse, et consacre un temps non négligeable à la confection d’amulettes. Un chasseur Dozo ne partira jamais à la chasse sans avoir récité quelques incantations secrètes.
Un chasseur Dozo se distingue par le chemisier et le pantalon qu’il porte, tout deux fait de cotonnade et teint aux couleurs de la nature avec une dominance marron.
Le Dozo orne son chemisier d’amulettes diverses, mais aussi de sifflets, miroirs, de cornes de biches et de quelques couteaux. Outre son armure spirituelle, un chasseur Dozo s’équipe d’un fusil, d’une petite hache, mais aussi d’une queue d’animal abattu transformée en chasse-mouche.
Dozo et son chasse-mouche
Un Dozo et son chemisier orné d’amulettes
Chasseurs Dozo
La célébration des funérailles sèches:
Chez les Senoufo, les cérémonies funéraires ont toujours lieu en deux temps.
Tout d’abord, il y a les « funérailles fraîches », qui ont lieu dans les jours suivants le décès du défunt et ne durent qu’une journée. Seul un petit comité assiste à ces funérailles.
Une ou plusieurs années après l’inhumation du défunt ont lieu les « funérailles sèches » appelées en Senoufo « Yagbaga ». Ces évènements sont toujours organisés lorsque les greniers regorgent de vivres, c’est-à-dire après les récoltes, pendant la saison sèche.
Les funérailles sèches ont un rôle de purification et d’accompagnement du défunt dans l’au-delà. Ces rites durent plusieurs jours. Pendant cette période, le village du défunt est en effervescence, et son activité est rythmée par les danses funèbres et les festivités.
Pour l’occasion, les masques religieux sont de sortie. Chacun des masques est apporté par une délégation venant d’un des villages alentours.
Chaque masque symbolise un animal mystique. Un masque ce n’est pas seulement l’objet qui recouvre le visage, il s’agit aussi de la tenue vestimentaire de la danse qui l’accompagne.
Les danses effectuées par les masques sont terrifiantes, elles sont chargées de chasser les mauvais génies et de stimuler les esprits des ancêtres pour que ces derniers accueillent le défunt. Les Dozo, qui ne dérogent pas à cette tradition, viennent parfois de loin pour assister aux célébrations funéraires d’un membre de leur communauté.
La procession des masques
Masque Dozo
Masques et musiciens forment une ronde au centre de laquelle s’effectuent les danses
Dozo jouant du N’goni, appelé aussi Harpe luth
Joueur de xylophone
Masque dansant au rythme de la musique Senoufo
La transe du masque
Ce masque, déjà épuisé, se prépare à exécuter une nouvelle danse
Et maintenant?
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